Taux élevés : Le ralentissement des flux du crédit immobilier se poursuit en zone euro

La croissance des crédits accordés au secteur privé en zone euro a de nouveau ralenti en août, l’envolée des taux contribuant à tarir la demande, a indiqué la Banque centrale européenne.

Les prêts au secteur privé, ajustés de certaines opérations strictement financières, ont progressé de 0,6% sur un an, soit le plus bas score depuis septembre 2015, en poursuivant un ralentissement entamé en octobre 2022.

Le relèvement des taux opéré depuis juillet 2022, de 4,5 points de pourcentage en tout, conduit à ralentir la demande de crédit par les entreprises et ménages.

La BCE y voit la preuve que ses décisions de politique monétaire produisent leur effet en vue de calmer l’inflation. Celle-ci est en recul mais elle atteignait encore 5,2% en août en zone euro.

Dans le détail, la croissance des prêts accordés aux entreprises a ralenti à 0,6% sur un an, et à 1,0% côté ménages.

Le crédit pour l’achat d’un logement en particulier est proche de stagner (+0,5%).

Utilisée par la BCE comme indicateur avancé de l’inflation, la masse monétaire M3 a reculé de 1,3%, amplifiant sa contraction entamée en juillet et qui intervenait pour la première fois depuis la grande crise financière fin 2008.

L’agrégat comprend les espèces en circulation, les crédits à plus de deux ans ainsi que les dépôts des ménages et des entreprises.

La BCE veut à tout prix ramener l’inflation en zone euro à la valeur cible de 2%, en utilisant les taux d’intérêts directeurs comme instruments privilégiés.

Après une dixième hausse d’affilée décidée en septembre, l’institution de Francfort a signalé que son cycle draconien de resserrement monétaire touchait à sa fin, mais sans pouvoir assurer que « le pic » des taux était atteint, selon sa présidente Christine Lagarde.