Immobilier : La pénurie de logements, « une bombe sociale » selon Edouard Philippe

Pour l’ancien Premier ministre Édouard Philippe la pénurie de logements a quelque chose d’une bombe sociale, d’une bombe qu’il faut régler.

Portrait de l'ancien premier ministre Edouard Philippe

© Thomas Samson-AFP

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L’ancien Premier ministre Édouard Philippe a mis en garde contre la « bombe sociale » et « urbaine » que constitue à ses yeux la pénurie de logements, « un des éléments de la crise démocratique que nous vivons« .

« Il n’y a aucune hypothèse pour que nous réglions les questions de pouvoir d’achat, de perspective de société du travail, si nous ne redonnons pas un peu de marge de manœuvre et si nous ne desserrons pas l’étau du logement en France aujourd’hui« , a-t-il déclaré lors de l’Université de rentrée du MoDem à Guidel (Morbihan).

L’ancien Premier ministre a pointé « trois causes »: « une crise de la construction, une crise de l’offre locative et une crise de la demande« .

S’agissant de la « crise de l’offre locative« , « dans toute une série de zones (…) le développement tellement rapide de Airbnb crée un phénomène d’éviction des voisins au profit des touristes, un phénomène qui interdit d’avoir accès à un marché locatif« , a jugé M. Philippe.

Le logement, une bombe humaine, une bombe sociale

« Il y a là quelque chose qui est une bombe sociale, une bombe humaine qu’il faut régler » et des villes comme Amsterdam, Londres ou aux États-Unis « ont compris la nécessité de la régulation« , a-t-il ajouté.

S’agissant du diagnostic de performance énergétique, la mesure « part d’une analyse juste« . Mais « sortir du marché de la location les appartements classés en G (en 2025, NDLR), c’est mécaniquement réduire l’offre locative pour les plus modestes« . « Une impasse« , a développé le patron d’Horizons.

« Il faut déstresser le marché locatif sans rien céder à l’ambition écologique qui est la nôtre, qui est absolument impérative. Mais nous ne pouvons pas voir ce sujet qui arrive vite: 2025, c’est demain« , a-t-il insisté.

Globalement, a estimé M. Philippe, « nous devons changer la logique de la politique du logement ». « Nous n’avons pas de très bons résultats et pourtant nous y consacrons beaucoup d’argent« , « près de 40 milliards d’euros par an« .

Il prône notamment de « développer les foncières publiques et privées, pour faire en sorte que le capital ne soit pas inactif« .

Il faut aussi selon lui « rénover plutôt que construire, densifier plutôt qu’étaler ».

« Nous devons densifier nos villes si on veut éviter d’utiliser des terres agricoles ou des espaces naturels, d’étaler tellement nos agglomérations de façon à ce que nous coupions toutes les interactions sociales« .

Par MySweetImmo avec AFP