Immobilier : Les propriétaires ont confiance dans l’immobilier mais pas dans la politique !

Les propriétaires affichent leur volonté de vendre ou d’acheter dans les prochains mois, preuve d’un certain maintien de l’attractivité immobilière en France, tout en restant suspendus aux décisions du Gouvernement. 

© adobestock

 0

La plateforme Gens de Confiance dévoile le 1er opus de son Baromètre de la Confiance Immobilière des Français, une prise de pouls réalisée quelques jours après la dissolution de l’Assemblée Nationale, le 9 juin 2024.

Dans un contexte de tension locative extrême, où les Français n’arrivent plus à se loger, comment redonner confiance à ces propriétaires ? Quelles réponses attendent ces Français qui achètent de l’immobilier ? Décryptages par Bertille Marchal, porte-parole de la plateforme.

Les (multi) propriétaires ont un projet immobilier… Mais achèteront-ils encore pour louer ?

L’étude menée par Gens de Confiance révèle que près de 38% des propriétaires répondants (34,3 % d’un bien et 56 % de 2 à 9 biens) ont un projet de vente ou d’achat dans les 6 prochains mois ( 23% achat, 14% vente). Ces projets immobiliers se situent majoritairement en Île de France puis en Nouvelle Aquitaine et en PACA.

Dans un contexte politique et économique assez défavorable depuis le 9 juin 2024 (dissolution) – 62,6 % estiment que la situation économique du pays va se dégrader dans les 6 prochains mois, 71,1 % pour la situation politique – ils résiste donc partiellement. Mais pour combien de temps ? Si 66 % sont confiants dans la concrétisation de leur projet, seuls 26 % dédient cette transaction à un investissement locatif, alors que 73 % des propriétaires du panel sont eux-mêmes investisseurs. 

 » Les (multi)propriétaires malgré un moral en berne sont toujours autant « mordus » d’immobilier   mais sans réponse forte du gouvernement et de visibilité sur la fiscalité (l’impact des taxes, incitations fiscales et réglementations influent négativement sur la décision de vendre ou d’acheter pour 54,4% d’entre eux), ils pourraient être de moins en moins nombreux à persévérer, alors même que les locataires peinent à se loger dans le pays », souligne Bertille Marchal .

La politique gouvernementale : 1er facteur d’influence sur les transactions ! 

C’est en effet la politique gouvernementale qui influence le plus les décisions de ces propriétaires d’acheter ou de vendre, à hauteur de 28,2% derrière l’évolution des taux d’intérêt ( 27 %). 

La stabilité politique pèse en outre dans leur confiance dans le marché immobilier pour 31,9%. En l’absence d’un nouveau Gouvernement, la politique du logement au point mort vient ajouter un facteur d’incertitude supplémentaire, alors même que les locataires ne trouvent plus de logements et que le parc social est saturé. 

Des propriétaires avides de locations longues

Un vide politique et une absence de soutien qui apparaît comme un paradoxe puisque louer pour longtemps est un véritable objectif pour 54% des propriétaires. Sur Gens de Confiance , 68 % des propriétaires choisissent d’ailleurs leurs futurs locataires sur les critères suivants : « Relationnel, présentation du locataire et motivations personnelles lors de l’entretien avec le locataire ». Un élément qui détrône la solidité financière (61%) car ils cherchent avant tout à limiter la rotation. En deuxième et troisième position, viennent l’absence d’impayé et le paiement à réception. 

Dans ces conditions, comment penser que l’imposition de contraintes toujours plus fortes (DPE, encadrement des loyers, permis de louer…) et la hausse de la fiscalité immobilière, y compris pour les locations de longue durée, peuvent profiter aux locataires ? 

Les propriétaires du parc privé, qui logent étudiants, jeunes actifs et ménages, sont bel et bien là, prêts à investir dans l’immobilier pour loger durablement les Français si tant est qu’ils soient écoutés. Ils attendent…oui mais quoi ? Une feuille de route claire et de long terme, à commencer par un Ministre du Logement stable, des mesures gouvernementales de soutien , à même de gommer en totalité ou partiellement les contraintes actuelles, des financements pour rénover, plus de flexibilité dans le calendrier pour in fine développer l’offre de logements et réduire la tension locative. 

« Alors, pour endiguer la crise du logement, ne devrait-il pas enfin tendre la main à ces Français (multi)propriétaires certes (et alors ce n’est pas une tare) qui investissent pour fluidifier le marché locatif ? « , conclut la porte -parole. 

Par MySweetImmo