Immobilier Saint-Denis : Un laboratoire futuriste dédié au handicap a ouvert ses portes

Handilab, un pôle d’innovation unique en Europe, où se côtoient un incubateur à startups, un centre de formation et des bureaux accessibles aux personnes en situation de handicap, a été inauguré mi-décembre à Saint-Denis.

Personne en fauteuil roulant

© adobestock

 0

L’espace de 13 000 m², avec ses caractères en braille sur une façade rénovée, situé tout proche de l’ancien village olympique de Saint-Denis, au nord de Paris, fait la part belle à l’accessibilité, avec des ascenseurs larges, sans obstacles et un mobilier intelligent.

Dans l’entrée du Handilab, projet développé par le groupe immobilier Fiminco, un robot humanoïde fait des pas bruyants en serrant la main aux visiteurs.

« C’est un lieu pour nous »

« Je me sens à l’aise, accueillie et acceptée », estime Malika Oubahmane, fondatrice de Handy Duty, une plateforme qui met en relation les aidants et les personnes en situation de handicap.

« C’est un lieu pour nous, avec des solutions qui vont nous apporter une meilleure qualité de vie. Pas seulement aux personnes en situation de handicap, mais aussi à nos proches et aux entreprises », ajoute la fondatrice, qui se déplace en fauteuil électrique en raison d’une dégénérescence musculaire.

La start-up de Malika Oubahmane, déjà couvée au sein de la French Tech et Perqo (pépinière d’entreprises à impact de la Région Île-de-France) fait partie des 22 jeunes pousses ayant intégré en novembre la toute première promotion de l’incubateur du Handilab. Parmi le personnel de ces entreprises, il y a aussi des valides.

Les plus matures du vivier, comme Feelobject (plans tactiles pour les établissements recevant du public), Losonnante (bornes audio par conduction osseuse) ou Ava (logiciel de sous-titrage en temps réel pour sourds et malentendants) ont déjà leurs premiers clients, tandis que d’autres cherchent encore leur modèle économique.

« On est sur toute la chaîne, depuis l’idéation jusqu’à l’internationalisation de la solution », explique la directrice du Handilab, Fanny Cohen. Toutes les startups retenues ont un dénominateur commun : « faciliter la vie des personnes en situation de handicap », souligne-t-elle.

« Repérer les pépites »

Les 22 lauréats du premier appel à candidatures ont la possibilité de s’installer gratuitement dans un espace Handilab pour travailler, seuls ou ensemble. Une deuxième vague devrait intégrer l’incubateur début 2025.

Au total, 250 postes de travail sont réservés aux entreprises incubées tandis que le reste du bâtiment fonctionne de manière hybride : une « tarification locative » avantageuse pour les acteurs du handicap et une section « plus classique », explique Béatrice Furon, directrice des relations institutionnelles chez Fiminco, qui a dépensé 50 millions d’euros pour acquérir et rénover l’immeuble.

Outre la localisation du Handilab au cœur du tissu économique francilien, les participants de l’incubateur mettent en avant les perspectives de financement et de partenariat qui découlent de ce programme.

Des mécènes privés comme Axa, L’Oréal, Capgemini ou encore Orange ont versé une dotation d’environ 1 million d’euros au total, pour amorcer et accompagner le projet.

« L’idée est de repérer les pépites et voir si on peut construire ensemble », commente Elizabeth Tchoungui, directrice exécutive RSE du groupe Orange qui pousse depuis des années pour l’inclusion des personnes autistes dans le monde professionnel.

Sensibiliser au handicap

Elizabeth Tchoungui voit également dans le Handilab un lieu pour « tester l’accessibilité de nos produits et services pour les malvoyants et les dyslexiques » et un espace « de sensibilisation des collaborateurs au handicap ».

Pour aller dans ce sens, les responsables du Handilab annoncent des modules de sensibilisation et des formations certifiantes en présentiel, « basés sur des témoignages et des rencontres », et destinés aux salariés d’entreprises et aux décideurs de haut niveau du public et du privé.

« Si on ne fait pas ce travail de fond, on ne changera pas fondamentalement la perception du handicap en entreprise », conclut Béatrice Furon de Fiminco.

Par MySweetImmo avec AFP