Crédit immobilier : Des taux stables en cette fin d’année, les banques préparent déjà 2026
En décembre, les banques maintiennent des grilles de taux quasi inchangées. Les mouvements perçus dans les dernières semaines restent contenus, confirmant un climat de stabilité, qui pourrait cependant annoncer un début d’année plus dynamique.
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Les barèmes affichés en décembre confirment la tendance installée depuis plusieurs semaines : les taux évoluent très peu, et les variations restent marginales selon les banques et les profils.
Les marges de refinancement demeurent limitées – les taux proposés se situant à des niveaux proches, voire légèrement inférieurs, à celui de l’OAT 10 ans – mais les établissements continuent de considérer le crédit immobilier comme outil d’acquisition de nouveaux clients.
“Nous entrons dans une période de stabilité assumée : les barèmes bougent très peu, mais les banques ont clairement indiqué qu’elles comptaient sur le crédit pour accélérer en 2026. La concurrence devrait donc s’intensifie, notamment sur les profils équilibrés”, explique Pierre Chapon, CEO et cofondateur de Pretto.
Selon les données de Pretto, les taux moyens constatés en décembre s’établissent à 3,15% sur 15 ans, 3,25% sur 20 ans et 3,35% sur 25 ans.

2026 en ligne de mire : un marché du crédit qui pourrait redevenir offensif
Si la majorité des banques conservent des grilles stables, plusieurs signaux convergent :
- des objectifs de production ambitieux annoncés pour 2026,
- une volonté claire de reprendre des parts de marché,
- une stratégie de conquête déjà visible chez certains acteurs, à l’image du CCF, particulièrement actif ces derniers mois.
“Malgré un coût de refinancement élevé, certaines banques continuent de privilégier une logique de conquête. Le crédit redevient un outil commercial, même dans un contexte technique contraint”, poursuit Pierre Chapon.
Entre incertitude budgétaire et marché obligataire stable
Sur le plan macroéconomique, l’absence à ce jour de budget voté pour 2026 entretient une forme d’incertitude.
Côté politique monétaire, la BCE maintient une position neutre : ses taux directeurs restent inchangés, soutenus par une inflation désormais proche de l’objectif de 2 %. Cette pause prolongée contribue à stabiliser l’environnement du crédit, offrant aux banques comme aux ménages un cadre plus prévisible pour projeter leurs projets d’achat.
Du côté des marchés, l’OAT 10 ans s’établit à 3,440 %, un niveau stable qui contraste avec les mouvements observés au printemps.
“Malgré un contexte budgétaire incertain, les banques continuent de financer les projets viables. La prudence reste de mise, mais nous ne sommes clairement plus dans une logique de repli”, ajoute Pierre Chapon.
Pour les emprunteurs : des conditions plus favorables qu’il n’y paraît
Même si les taux ont légèrement progressé depuis le printemps, les conditions d’emprunt restent globalement plus favorables qu’en 2023 et 2024.
Selon MeilleursAgents, la durée de rentabilisation d’un achat immobilier est désormais de 6 ans et 9 mois en moyenne, contre 11 ans et 8 mois en 2023.
Pour un ménage capable de se projeter, l’achat redevient donc une option rentable dans un horizon relativement court. Cette réduction illustre l’amélioration du rapport coût/bénéfice de l’achat malgré la hausse des taux.
2025 ? Une année en mouvement, un marché plus stable en fin de course
L’année 2025 aura connu :
- un premier semestre agité, marqué par la volatilité macroéconomique,
- un milieu d’année plus attentiste, avec un recentrage des banques sur la qualité des dossiers,
- une fin d’année stabilisée, où les barèmes se figent et où les banques préparent un retour plus offensif.
Après deux années difficiles, le marché du crédit retrouve une forme de stabilité, avec des signaux positifs pour les emprunteurs concernant l’année à venir.
