Energie : Les prix de marché de l’électricité baissent mais les Français n’en profitent pas
La situation est paradoxale : les prix de l’électricité sur le marché sont en baisse depuis le début de l’année mais ne se reflètent pas sur la facture des particuliers. Décryptage avec Hello Watt.
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Alors que les prix de marché de l’électricité poursuivent leur baisse depuis le début de l’année, les Français ne voient toujours pas cette diminution sur leur facture. Une situation d’autant plus préoccupante que les températures chutent et que le chauffage redevient, à cette période de l’année, le premier poste de dépense énergétique du foyer, pouvant représenter jusqu’à 65 % de la consommation dans les logements chauffés à l’électricité.
Ce paradoxe rappelle une réalité persistante : 12 millions de personnes sont considérées en précarité énergétique en France. Concrètement, en 2025, 74% des Français ont déclaré avoir réduit leur chauffage pour éviter une facture trop élevée (+14 points versus 2021), et 35 % avoir souffert du froid. Dans ce contexte, une question centrale demeure : pourquoi, malgré la forte baisse des prix de l’électricité sur le marché, la facture des ménages français ne diminue-t-elle pas?
L’essentiel
- La France n’est pas le pays le moins cher d’Europe (mais reste compétitif). Contrairement au discours officiel, la France se classe en 3ème position (25,24 c€/kWh) derrière l’Espagne et les Pays-Bas. Si nous restons bien mieux lotis que l’Allemagne (+60 %) ou le Royaume-Uni (+40 %), nous ne détenons pas la palme du tarif le plus bas.
- Le paradoxe du Tarif Réglementé (TRV) : pourquoi les Français ne voient-ils pas la différence sur leur facture alors que les prix de marché ont été divisés par deux ? Le Tarif Réglementé de Vente (TRV), qui concerne encore 60 % des foyers, souffre d’un décalage de deux ans (mécanisme de lissage) avec les prix de marché. Concrètement, les ménages paient aujourd’hui leur électricité au prix fort du marché de 2023 et 2024.
- La vraie solution : ne pas attendre la baisse des taxes. Pour le consommateur, attendre une hypothétique baisse de 10 % via la fiscalité est un mauvais calcul. Faire jouer la concurrence permet d’agir dès maintenant : il existe aujourd’hui des offres de marché jusqu’à -20 % (prix du kWh HT) par rapport au Tarif Réglementé.
Le tarif réglementé d’électricité reste cher
Sur le marché, le produit calendaire 2026 s’échange actuellement autour de 55 €/MWh, soit presque deux fois moins que le niveau retenu par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) pour calculer le tarif réglementé de vente (TRV) 2025, fixé à 103 €/MWh.
Pourtant, les consommateurs français ne voient pas cette baisse sur leur facture. Le tarif réglementé, auquel restent abonnés près de 60 % des foyers3, évolue avec un décalage d’environ 2 ans par rapport aux prix de gros, en raison du mécanisme de lissage des prix. Ainsi, les ménages paient encore en 2025 l’électricité au prix de marché de… 2023 et 2024, quand les prix étaient élevés du fait de la crise de l’énergie.
Alors que la tendance actuelle aurait pu laisser espérer une baisse du tarif réglementé en 2026, la fin du dispositif d’Accès Régulé à l’Electricité Nucléaire Historique (ARENH) à compter du 1er janvier 2026 devrait neutraliser cette baisse. La présidente de la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) l’a confirmé en septembre dernier : « Les factures de tous les clients aux tarifs réglementés devraient être stables », malgré des prix de l’électricité sur les marché en baisse.
Une opportunité importante pour les foyers qui font jouer la concurrence
Pour bénéficier des prix de l’électricité bas dès à présent, il faut donc faire jouer la concurrence. Plusieurs offres d’électricité affichent actuellement des tarifs à -20 % ou plus sur le prix du kWh HT par rapport au tarif réglementé d’EDF, un écart quasi record. Ces nouvelles offres, dites “de marché”, reflètent mieux la baisse actuelle des prix sur les marchés contrairement au tarif réglementé, encore figé sur les niveaux de crise.
« Les prix de marché de l’électricité ont fortement baissé et retrouvent désormais des niveaux proches d’avant la crise de l’énergie. Pourtant, le tarif réglementé demeure 23 % plus cher qu’en 2020. Conséquence : la plupart des Français restés au TRV continuent de payer leur énergie plus chère qu’ils ne le devraient. Aujourd’hui, changer d’offre et mettre les fournisseurs en concurrence est le seul moyen de bénéficier concrètement de la baisse des prix», rappelle Sylvain Le Falher, co-fondateur d’Hello Watt.
Comparatif novembre 2025 : les offres d’électricité les plus compétitives face au tarif réglementé

La France a-t-elle vraiment l’électricité la moins chère en Europe ?
À rebours du discours officiel, les chiffres d’octobre 2025 démontrent que la France ne détient pas la palme de l’électricité la moins chère. Elle n’occupe que la troisième marche du podium (25,24 cts €/kWh), derrière l’Espagne et les Pays-Bas.
Une nuance de taille s’impose néanmoins : le consommateur français reste largement protégé par rapport à ses voisins. À titre de comparaison, les Allemands paient leur électricité près de 60 % plus cher que les Français, et les Britanniques près de 40 % de plus.

Des réflexes simples pour bénéficier dès maintenant des prix bas
- Comparer les offres disponibles pour vérifier que son tarif est toujours compétitif.
- Utiliser des outils de suivi de consommation qui permettent de vérifier que l’on dispose en continu de l’offre la plus compétitive.
- Changer de contrat est sans risque pour le consommateur : pas de coupure, pas d’engagement, pas de frais de résiliation.
