Achat immobilier : Les Français sont anxieux, les professionnels doivent s’adapter

Syndrome de l’imposteur, peur de faire le mauvais choix…, une enquête de Notariat Services révèle que l’achat immobilier génère une anxiété profonde chez 6 Français sur 10. Une réalité qui doit faire évoluer la manière dont ils sont accompagnés.

Les Français sont anxieux lorsqu'il s'agit d'acheter un bien immobilier

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Alors que l’immobilier reste un pilier de l’investissement français, une enquête exclusive menée par Notariat Services révèle une réalité psychologique troublante : l’achat immobilier génère désormais une anxiété profonde chez 6 Français sur 10, dépassant largement les simples préoccupations financières, pour toucher aux ressorts les plus intimes de notre psychologie collective.

Cette enquête dévoile pour la première fois les angoisses cachées qui paralysent les Français dans leur parcours d’acquisition, révélant un phénomène jusqu’alors inexploré par les professionnels de l’immobilier.

L’essentiel

  • 6 Français sur 10 ressentent une anxiété profonde à l’idée d’acheter un bien immobilier.
  • 55 % des répondants ont déjà ressenti une illégitimité en visitant un bien.
  • 31 % redoutent de faire le mauvais choix.
  • 39 % craignent de découvrir des vices cachés.
  • L’enquête plaide pour une révolution de l’accompagnement immobilier.
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L’anxiété : un phénomène généralisé

L’enquête démontre que l’anxiété liée à l’achat immobilier touche tout le monde. 35% éprouvent des émotions négatives dominantes (stress, angoisse, terreur) face à leur projet d’acquisition. Plus révélateur encore, 34% ressentent un stress important ou une paralysie face aux choix multiples, tandis qu’un quart ont des réactions négatives ou méfiantes faces aux biens qui leur plaisent initialement.

Le syndrome de l’imposteur frappe massivement

L’un des résultats les plus saisissants de cette enquête concerne le syndrome de l’imposteur : plus de 55% des répondants avouent avoir déjà ressenti une forme d’illégitimité lors de visites de biens immobiliers. Parmi eux, 30% éprouvent parfois ce sentiment dans certains quartiers ou pour des biens spécifiques, tandis que 4% se sentent systématiquement illégitimes.

Cette donnée éclaire d’un jour nouveau les blocages psychologiques à l’acquisition. « Je ne pourrai jamais me le permettre » : cette phrase résonne pour un grand nombre face à un bien qui leur plaît, illustrant parfaitement ce sentiment d’imposture qui mine la confiance des acquéreurs.

La peur de se tromper : obsession numéro un

Au-delà des aspects financiers, l’enquête révèle que la peur de faire le mauvais choix constitue la première source d’angoisse, touchant 31% des répondants. Cette peur de l’erreur se manifeste par une méfiance généralisée envers l’achat lui-même. 39% redoutent de découvrir des vices cachés après l’achat, révélant une défiance profonde envers le marché immobilier.

Cette angoisse du mauvais choix s’accompagne d’une peur du regret qui touche 23% des futurs acquéreurs, craignant de regretter leur achat dans quelques années. Plus inquiétant encore, 22% craignent d’être coincés dans un quartier qui se dégrade, révélant une anxiété territoriale inédite, et laissant les futurs acquéreurs dans des difficultés décisionnelles majeures.

Des profils à risque plus vulnérables

L’analyse sociologique de l’enquête révèle des profils particulièrement vulnérables à cette anxiété immobilière. Les femmes sont légèrement surreprésentées (57%), suggérant une sensibilité particulière aux dimensions émotionnelles de l’achat.

Les primo-accédants vivent une angoisse particulièrement intense, notamment concernant leur légitimité à devenir propriétaires, un phénomène qui s’explique par l’absence de référentiel d’expérience dans ce domaine complexe.

Les professionnels doivent intégrer la dimension psychologique dans leur pratique

Cette enquête pionnière ouvre la voie à une révolution de l’accompagnement. Les professionnels ne peuvent plus ignorer cette dimension psychologique qui paralyse les transactions et génère une souffrance réelle chez les acquéreurs.

Cette étude, première du genre en France, confirme que l’achat immobilier n’est plus seulement un acte économique mais un véritable parcours psychologique nécessitant un accompagnement adapté. 

« Aujourd’hui, les futurs propriétaires attendent bien plus qu’un simple conseil technique : ils recherchent surtout un sentiment de légitimité, de sécurité et un accompagnement personnalisé tout au long de leur parcours immobilier. Cette enquête vient confirmer que la mission des professionnels devient avant tout humaine », précise François-Xavier Duny, PDG de Notariat Services.

Le notaire : un rempart contre l’anxiété

Face à cette anxiété générale, le notaire émerge comme une figure rassurante dans la majorité des cas. L’enquête révèle que les Français voient majoritairement en lui « une sécurité juridique rassurante » (38%) ou « un professionnel qui protège leurs intérêts » (30%).

Un fait marquant : 45% souhaitent consulter le notaire dès les premières étapes de leur projet, bien avant la signature finale. Cette donnée bouleverse la perception traditionnelle du rôle notarial, confirmant bien que les Français attendent désormais un accompagnement psychologique autant que juridique.

Par MySweetImmo
Enquête réalisée en septembre 2025 auprès de 1 620 abonnés à la newsletter Immonot, représentant un échantillon diversifié de Français intéressés par l’immobilier.