Immobilier haut de gamme Paris : Une baisse de 4% du prix moyen au m²

Avec une baisse de 4% du prix moyen au m² à la fin du 3e trimestre sur Paris intra-muros, s’achemine-t-on vers une prise de conscience des vendeurs ? L’analyse de Jérôme Quentel, directeur du Développement de Vaneau.

Vue du 19eme arrondissement de Paris depuis le parc des Buttes-Chaumont

© adobestock

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Vaneau, spécialiste de l’immobilier haut de gamme parisien depuis 50 ans, dresse une analyse du marché sur le mois d’octobre 2023.

« Nous assistons depuis la rentrée de septembre à une prise de conscience de la réalité du marché de la part des vendeurs !« , explique Jérôme Quentel, Directeur du Développement de Vaneau.

Vers une prise de conscience des vendeurs ?

En effet, ils sont nombreux à avoir accepté le principe d’une baisse du prix de commercialisation de leur bien, ce qui à court terme, va permettre d’apporter un peu plus de fluidité sur le marché immobilier parisien. Pour preuve la marge de négociation par rapport au prix de commercialisation était de 5,3% aux 2ème et 3ème trimestre, tandis qu’elle est retombée à 4% sur le mois d’octobre. 

« Nous constatons une forte augmentation du nombre de biens en vente sur Paris intra-muros dans sa globalité, mais alors que le stock de biens au-dessus de 3 millions était assez stable jusqu’à présent, nous observons une offre en hausse de 15% sur cette typologie de biens« , poursuit Jérôme Quentel.

Les délais de vente continuent à s’allonger passant de 53 jours au 2e trimestre à 69 jours à fin septembre et 76 jours à fin octobre. Mais il y a une explication rationnelle derrière cela qui peut paraître contradictoire. En effet, nombreux sont les vendeurs à accepter depuis la rentrée des baisses de prix conséquentes, ce qui nous permet de «sortir» des biens qui étaient en vente depuis plusieurs mois, mais présentés à des prix trop élevés.

Du côté des acheteurs, l’heure est à la chasse aux opportunités !

Il n’est plus rare de voir des acquéreurs, sur des biens avec défauts, commencer les négociations avec des offres inférieures à 20-25% des prix affichés. En revanche, nous faisons face, même sur le segment haut de gamme, à un nombre croissant de ventes qui « cassent », soit pour un refus de prêts (mais cela reste assez rare puisque plus de 75% de nos ventes au 3e trimestre et plus de 80% sur octobre se font sans condition de financement), soit parce que les acquéreurs renoncent à leur achat en pensant que la baisse des prix n’est pas terminée…

Concernant les prix, ils sont effectivement orientés à la baisse

De 13,995 euros le m² au 1er trimestre, le réseau d’agences Vaneau enregistre une baisse de 4% du prix moyen au m² à la fin du 3e trimestre, à 13,215 euros le m² à fin septembre. Même tendance en ce qui concerne Neuilly-sur-Seine, avec une baisse du prix moyen au m² de 6% chez Vaneau, passant de 12,235 euros le m² à 11,495 euros à fin septembre.

En revanche, il est à noter la bonne tenue du marché du côté du 15e nord et de Boulogne. En ce qui concerne Vaneau, ces 2 secteurs jouent un rôle de marché de report par rapport au 7e arrondissement et au 16e sud. Les acquéreurs recherchent du pouvoir d’achat, donc des m² supplémentaires dans les quartiers limitrophes et aux caractéristiques semblables à leur demande de départ.

« Nous constatons donc peu, voire pas de variation des prix au m² sur le 15e nord (autour de 12,000 euros du m² en moyenne aux 1er et 3e trimestre 2023) et Boulogne avec un prix au m² stable de 10,200 euros depuis le début de l’année« , ajoute Jérôme Quentel.

Les points clés qui à retenir

  • Une baisse de 4% du prix moyen au m² sur Paris intra-muros à 13,215 €
  • Alors que le stock de biens au-dessus de 3 millions était assez stable jusqu’à présent, nous observons une offre en hausse de 15% sur ce segment
  • Une baisse des marges de négociations qui passent de 5,3% au 3e trimestre à 4% sur le mois d’octobre
  • Les délais de vente continuent à s’allonger passant de 53 jours au 2e trimestre à 69 jours à fin septembre et 76 jours à fin octobre
  • Des offres agressives allant jusqu’à 25% du prix affiché
Par MySweetImmo
En ce qui concerne Vaneau, nous sommes relativement optimistes pour la fin de l’année et pour 2024. En effet, nous sommes sur un marché du crédit qui donne des signes de reprises (stabilisation des taux directeurs de la BCE et donc des taux d’emprunts immobilier, les banques se remettent progressivement à prêter avec un taux d’usure en adéquation avec le marché) et des vendeurs qui acceptent le principe d’une baisse de prix. Tous les facteurs sont donc réunis pour que le marché immobilier parisien se fluidifie… mais que la situation géopolitique peut rapidement venir bousculer.
Jérôme Quentel, Directeur du Développement de Vaneau