« Moins de ventes, moins de locations, moins d’investisseurs… il faut agir ! », Zahir Keenoo et Jordan Frarier (Foncia)

Zahir Keenoo, président de Foncia ADB, et Jordan Frarier, président de Foncia Transaction, sont les invités de ce nouvel épisode de Mon Podcast Immo. Au micro d’Ariane Artinian, ils dressent le bilan d’une année immobilière contrastée et partagent leurs attentes pour 2025.

Un marché immobilier en convalescence

L’année 2023 avait été marquée par une chute brutale des transactions. Bonne nouvelle : en 2024, la tendance s’est inversée. « Trimestre après trimestre, la situation s’est améliorée » note Jordan Frarier. « Nous terminons l’année à -8 %, mais avec un dernier trimestre à +4 %. Ce n’est pas l’euphorie, mais c’est encourageant. »

Les prix ont tenu, les délais de vente ne se sont pas allongés, mais… la crise persiste sur le marché locatif. Zahir Keenoo tire la sonnette d’alarme : « Moins de ventes, c’est aussi moins de locations. En 2024, nous avons enregistré 10 000 locations de moins qu’en 2023. La crise du neuf, l’absence de mesures fiscales et la frilosité des investisseurs aggravent la situation. »

Et pour 2025 ? Tout dépendra des décisions politiques.

Non à la caution individuelle , oui à la caution collective !

Si l’immobilier souffre, la transition énergétique pourrait paralyser encore plus le marché. Les passoires thermiques sont dans le viseur, mais comment financer leur rénovation ?

Aujourd’hui, un syndic doit obtenir la caution individuelle de chaque copropriétaire pour accéder à un emprunt collectif. Un casse-tête administratif qui freine les projets. « Nous avons rénové 27 000 logements, mais nous sommes bloqués par cette absurdité administrative ! » s’indigne Zahir Keenoo.

La solution ? Changer la loi. « Nous demandons que l’emprunt collectif soit garanti par le syndicat des copropriétaires, et non par chaque propriétaire individuellement. Cela débloquerait des centaines de projets et permettrait d’accélérer la transition énergétique. »

Un vote au Parlement est espéré dès le premier trimestre 2025 mais compte tenu des priorités politiques, l’incertitude demeure.

Immobilier : vers une reprise ou une année sous tension ?

Si le marché immobilier veut retrouver des couleurs en 2025, trois leviers seront déterminants. Premier enjeu : les taux d’intérêt. Après une hausse brutale ces dernières années, leur évolution reste incertaine. Un maintien ou une baisse pourraient redonner du pouvoir d’achat aux acheteurs et fluidifier le marché.

Deuxième point de tension : le retour des investisseurs. Depuis deux ans, les bailleurs particuliers désertent la transaction, refroidis par une fiscalité jugée trop contraignante. Pour Jordan Frarier, il est urgent d’agir : « Si des mesures fiscales adaptées sont mises en place, on pourrait voir revenir ces investisseurs essentiels à l’équilibre du marché. »

Enfin, l’adoption rapide d’une réforme sur l’emprunt collectif sera un facteur clé pour accélérer la rénovation énergétique et éviter un blocage des copropriétés en difficulté. Zahir Keenoo alerte :
« Nous avons rénové 27 000 logements, mais sans un changement de loi, des centaines de projets risquent d’être paralysés. »

Former et recruter pour accompagner la reprise

Parallèlement à ces enjeux économiques et réglementaires, l’immobilier fait face à une pénurie de talents, notamment dans la gestion locative et la copropriété. Pour attirer de nouveaux profils, Foncia renforce sa stratégie de formation.

« Nous lançons des formations diplômantes pour nos gestionnaires de copropriété et renforçons nos liens avec les écoles », annonce Zahir Keenoo.

Côté transaction, l’adaptation est aussi de mise. Jordan Frarier mise sur un double modèle, combinant recrutement salarié et indépendance :
« Nous recrutons 200 consultants immobiliers salariés et lançons 200 partenariats avec des indépendants. Nous devons nous adapter à un marché en mutation. »

Pour mieux comprendre les enjeux, écoutez cet épisode de Mon Podcast Immo avec Zahir Keenoo et Jordan Frarier sur MySweetimmo et sur toutes les plateformes.