Crise de l’immobilier : La néo agence immobilière Hosman en redressement judiciaire

La néo-agence immobilière Hosman, placée en redressement judiciaire le 12 septembre après l’échec d’une conciliation, reste confiante : « Notre modèle est proche de la rentabilité », explique Stanislas de Dinechin à MySweetImmo.

Hosman

© Hosman

Benjamin Bavuz et Stanislas de Dinechin 

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Un modèle remis en question par la crise du marché immobilier

Fondée en 2017 par Benjamin Bavuz et Stanislas de Dinechin, la néo-agence immobilière Hosman avait pour ambition de réinventer le modèle de l’agence immobilière en remplaçant les honoraires variables de l’agence immobilière par une commission à tarif fixe. Frappée par la crise qui frappe l’ensemble du secteur, la néo agence immobilière aujourd’hui en difficulté a été placée en redressement judiciaire.

Le contexte immobilier actuel, marqué par une forte hausse des taux d’intérêt et une baisse du pouvoir d’achat des acquéreurs, a pesé lourdement sur le modèle économique de nombreuses entreprises du secteur, agences immobilières ou proptech (telles KW France ou Masteos). Hosman, qui se présente comme une alternative aux agences traditionnelles avec des tarifs « plus justes« , n’échappe pas à cette tendance et se retrouve aujourd’hui dans l’obligation de geler ses dettes pour poursuivre ses activités.

Des levées de fonds aux difficultés financières

Au cours des dernières années, Hosman a levé plusieurs millions d’euros pour soutenir son développement, dont 6 millions en 2021. La start-up se distingue par son offre de tarif fixe, présentée comme deux à trois fois moins chère que celle des agences traditionnelles. Pourtant, les volumes de vente n’ont pas suivi les prévisions, retardant l’accès à la rentabilité.

« Le modèle était quasiment à l’équilibre au second semestre 2023« , affirme Stanislas de Dinechin, cofondateur et CEO d’Hosman. « Nous avons connu, comme l’ensemble du marché, une contraction de nos volumes, et cette baisse d’activité a repoussé le moment où nous devions atteindre la rentabilité. » La société réalisait encore environ une centaine de ventes par mois, mais ce chiffre n’était pas suffisant pour équilibrer les comptes. La startup a été placée en redressement judiciaire pour geler sa dette.

Une procédure de conciliation qui n’a pas abouti

Pour tenter de redresser la situation, Hosman avait entamé une procédure de conciliation avec les banques et ses investisseurs. Cette démarche visait à renégocier la dette afin de préserver la continuité des activités. Toutefois, selon Stanislas de Dinechin, la procédure a échoué « à cause d’un souci technique, indépendant d’Hosman et de son modèle économique« , laissant l’entreprise sans alternative immédiate.

Pour rappel, la procédure de redressement judiciaire, prévue par le Code de commerce, est destinée aux entreprises en difficulté afin de leur permettre de geler leurs dettes tout en continuant à opérer. Elle vise à sauver l’entreprise, préserver les emplois et offrir un cadre pour élaborer un plan de restructuration.

L’ouverture du capital comme solution de financement

Face à la situation, Hosman compte sur l’ouverture du capital pour attirer de nouveaux investisseurs. « Le redressement judiciaire nous permet de nous protéger et de poursuivre notre activité sereinement », explique Stanislas de Dinechin. « Nous prévoyons d’ouvrir de nouveau notre capital pour financer les derniers mois avant d’atteindre la rentabilité. »

Le cofondateur insiste sur le fait que la dette de l’entreprise est « raisonnable » et que l’ouverture du redressement judiciaire est avant tout une stratégie pour geler les créances et obtenir le temps nécessaire pour restructurer l’organisation financière.

Pas de changement de cap malgré la crise

Malgré les turbulences traversées, Hosman maintient son modèle sans ajustement majeur. Présente à Paris et sa première couronne, ainsi que dans plusieurs grandes villes de France (Nantes, Lyon, Bordeaux, Marseille), la néo-agence reste fidèle à son positionnement. « En lançant Hosman, nous voulions offrir un prix juste et améliorer la qualité de service« , souligne Stanislas de Dinechin. « Nous n’avons jamais cherché à faire du low cost.« 

Le cofondateur exprime également sa confiance quant à la pertinence du modèle, même dans un marché baissier. « Notre niveau d’activité, bien qu’affecté par la crise, est resté honorable, ce qui prouve que le modèle d’Hosman fonctionne, y compris en période tendue. Dans un marché baissier, notre offre se révèle particulièrement attractive pour les vendeurs qui cherchent à maximiser leur net vendeur.« 

Par Olivia Delage